Ce voyage du bout du monde aura été un simple retour à l’essentiel.
J’ai aimé partager ça avec mes compagnons de cœur Antonin, Alain, Dod, Perrick et Isa. Préparer le bateau, faire des provisions, cuisiner, naviguer aux côtés des baleines et grands icebergs, faire des quarts la nuit par un froid mordant, se réfugier dans un mouillage reculé quand la fatigue se faisait trop ressentir, partir explorer des terres vierges, remonter des immenses glaciers, m’agripper sur un granit fabuleux, contempler la calotte glaciaire là juste à côté, jouer à cache-cache avec l’ours blanc, batailler avec un renard maladroit qui chaque nuit se prenait les pattes dans les haubans de la tente, boire l’eau des montagnes tellement délicieuse et pure, parler de la vie avec mon compagnon de cordé préféré, seuls au fin fond d’une immense vallée, au fin fond d’un gigantesque fjord. La rencontre avec Isabelle Autissier était au delà de mes attentes, nous étions comme en famille sur son bateau. Mêler la mer avec l’exploration des montagnes, un parfait métissage pour vivre la vraie immersion.
Ce que j’ai surtout aimé ce sont ces moments partagés avec l’équipage, écouter les récits d’aventure incroyables d’Isa et Dod (Lionel Daudet), vivre ce voyage avec mon meilleur ami Antonin. Nous étions les mêmes gosses que quand nous avions 15 ans. Un pote aux multiples talents : cuisinier d’exception, fin boulanger, charpentier hors pair, mécano, un papa présent, généreux. Grimpeur néophyte qui se faufile dans les fissures comme un chat : je garde un délicieux souvenir de cette escalade partagée tous les 3 avec Dod sur cette grande aiguille de 500m. Une journée de 20 heures en non stop avec de nombreux rebondissements, pour enfin rejoindre le bateau à minuit passé. Puis s’échapper du mouillage en catastrophe 3h après s’être couchés, l’iceberg juste à côté s’étend effondré… Une journée sans fin ! J’ai adoré couper avec les écrans, perdre le réflexe de regarder son téléphone, mail, réseaux sociaux et autres super flux. Ne pas se doucher pendant un mois, utiliser le juste nécessaire en eau, ne plus connaître ni l’heure ni le jour, juste se fier au soleil.
Un retour au goût sacrément amer en apprenant la disparition de ma pote Elsa Salmon, à qui je dédie ce voyage… La vie est tellement fragile… Vivre chaque instant comme si c’était le dernier. Honorer le joies simples d’être avec celles et ceux que l’on aime… Ton départ nous rappelle ça Elsa
J’ai filmé comme j’ai pu cette expédition que je vous partagerai dès que possible,
Belle suite d’été les amis !